Une croissance de 18 % par an : tout chef d’entreprise en rêverait. Sauf eux. A la Banque Alimentaire, qui existe depuis plus de 30 ans en Savoie, 1 200 tonnes de nourriture ont été sauvées de la poubelle et collectées en 2017 et redistribuées à 38 associations locales. « Tous les jours, nos camions vont récupérer de la nourriture, et ce qui nous navre, c’est que cela ne baisse pas », se désole Catherine Zerr, Vice‑Présidente de la Banque Alimentaire Savoie. Côté Restos du Cœur, la demande ne fait également qu’augmenter, avec 620 000 repas servis en 2016, soit 1 936 familles, représentant 4 717 personnes inscrites, qui bénéficient toutes les semaines d’un panier. « De plus en plus de familles mono-parentales, de personnes âgées, des étudiants et des travailleurs pauvres, viennent chaque semaine », poursuit Alain Schermesser, Président des Restos du cœur Savoie.
Une logistique adaptée aux enjeux de la solidarité
Ce flux continu, aussi complexe que pour n’importe quel industriel, constitue un vrai casse‑tête logistique : dix points de distribution pour les Restos du Cœur, quarante pour la Banque Alimentaire en Savoie, avec des produits frais qui sont récupérés le matin pour être redistribués pour la plupart dans la journée dans les différents centres. Pour cet automne, l’agglomération de Chambéry a piloté le projet de rapprochement physique des deux associations, rue Paul Girod, un véritable coup de pouce pour leur logistique. Sans compter le pas franchi en termes d’hygiène et de sécurité, pour les 16 000 bénéficiaires des deux associations comme pour les bénévoles. Au total, les Restos du Cœur disposeront de 815 m2 et la Banque Alimentaire de 1 712 m2, 10 quais de chargement et déchargement, des bureaux, chambres froides et entrepôts. Au-delà du financement classique, les deux associations vont pour la première fois en France, réaliser une campagne de financement participatif commune, pour un montant total espéré de 250 000 €, qui permettront de boucler le budget.